Premiers Doutes - Chapitre 1

Premiers Doutes - Chapitre 1

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Antécorrespondance


Mégacampus d'Orange II, Californie, année 1997.

Lancée à plus des 90 m/h tolérés, la Proxima Century filait sur la voie express en direction du campus Polytechnique Bio d’Orange II.

Son pilote pressé ne laissant apparemment rien au hasard, le bolide bleu-blanc semblait glisser sur un rail imaginaire situé très exactement au milieu de la voie «90». Tel un enfant courant au milieu des poules, il chassait de la voie de gauche les véhicules qui le précédaient à vitesse légale. Craignant sans doute que celui-ci ne freine pas et les percute, ils se rabattaient tous brusquement tour à tour sur la voie rapide.

L’écran vidéo du tableau de bord ne cessait donc de transmettre les messages d’injures qui résultaient de cette conduite inqualifiable.

Ne prêtant aucune attention au contenu de son écran de communication, Raphaël Obéron en actionna l’interrupteur. Sa main droite revint se placer avec nonchalance sur le volant couvert de cuir beige.

Pilotant avec une certaine fierté sa Century, modèle Proxima RT 38, Obéron avait les yeux rivés sur la route et l’oreille attentive aux messages audio de l’ordinateur de bord.

- Véhicule plus lent à 700 mètres, faut-il lui envoyer le message précédent ? Clic-bip !

- Non attends ! Vérifie d’abord que ce n’est pas un des véhicules officiels du campus ! Si oui, contente-toi de lui dire que je suis pressé avec les formules de politesse classiques et sinon envoie-lui l’autre message !

- " Dégage ! Je suis pressé ! " demanda la voix à peine artificielle de l’ordinateur de bord.

- C’est ça oui ! soupira Raphaël Obéron agacé qu’on lui rappelle sa proche perte de sang-froid.

- Quelle heure est-il maintenant ? s’inquiéta-t-il soudain.

- 8 heures 47 minutes et 36 secondes. Bip-clic !

- Bon ! Je crois que j’ai rattrapé mon retard malgré tout…

- Heure d’arrivée estimée à 8 heures et 54 minutes. Bip-clic ! annonça hardiment la voiture.

Une carte des environs s’afficha en transparence sur le pare-brise aux lignes fluides. Un point rouge clignotant s’y déplaçait le long d’un triple trait vert.

À quelques centimètres du point rouge vers le haut du pare-brise, clignotait une double branche verte et, sous le soleil du matin, l’ombre d’une carte dansa sur le pull-over d’Obéron. L’image virtuelle de " l’assistant " (ou copilote holographique), se forma dans l’air au dessus du capot bleu. Il semblait se tortiller en attendant avec impatience le moment de placer sa réplique " C’est là à droite ". Sans faire d’anthropomorphisme, il était flagrant que ce personnage liliputien, rempli de vie bien que virtuel, aurait bien aimé attirer l’attention du pilote sur lui mais cela lui était interdit. Perturbé par une programmation contradictoire, il était tiraillé entre l’envie de faire l’intéressant pour justifier son existence et la volonté d’être utile sans provoquer d’accident.

Alors que la RT 38 amorçait un virage, un disque noir de la taille d’une mandarine se déplaça sur le pare-brise de telle sorte qu’il projetait de nouveau une ombre sur les yeux du pilote. C’était le pare-soleil automatique (dit " l’étoile noire " ou éclipseur variable à cristaux liquides).

Il se plaçait toujours de manière à se trouver entre le soleil et les yeux du pilote, du moins tant que celui-ci restait proche de la position préréglée.

Sans lâcher son volant, Raphaël Obéron appuya sur le bouton CLS pour vider l’écran d’information qui s’affichait en transparence sur le pare-brise.

En jetant un coup d’oeil à ses instruments de bord, il aperçut le lecteur de mini-disques compacts. Il s’avisa alors que ce serait agréable d’écouter un peu de musique pour terminer son retour au campus. Les vacances étaient finies mais pourquoi se priver d’une rentrée en musique ?

Obéron ne savait quel morceau écouter aussi appuya-t-il sur le bouton " Choix aléatoire ". Le sélecteur de disque amorça aussitôt un des quinze MCD placés dans le réservoir de disques intégré à l'habitacle.

Le pilote de la RT 38 identifia en une fraction de seconde le morceau " choisi ". Ce qu’il lut sur l’écran à cristaux liquides ne fit que confirmer ses pensées :

Disque 11 : Heavy Metal (Bande originale du film) 1981

Titre 9 : Radar Rider - Riggs (2’37")

HeavyMetal-09-RIGGS-RadarRider.mp3

- Extra du Hard ! Y a rien de mieux pour me donner la pêche ! pensa Obéron alors que l’assistant de bord lui signalait à grands gestes l’imminence de la bifurcation.

Sans ralentir, la Proxima Century déboîta dans les voies " 75 " et " 55 " et prit à pleine vitesse la bretelle d’autoroute pour le mégacampus Polytech-Bio d’Orange II.

La route avait été longue et Raphaël avait perdu du temps. Plus question de passer d’abord par l’appartement de fonction pour y déposer son sac de voyage. Il lui faudrait aller directement à son amphithéâtre.

*

Raphaël Obéron claqua la portière de sa voiture et regarda stupéfait sa montre une troisième fois. Il était bien huit heures et cinquante-quatre minutes. L’ordinateur de sa toute nouvelle Proxima Century ne s’était pas trompé ! Finalement, Obéron-le lève-tard pouvait se féliciter d’avoir patiemment attendu plusieurs mois pour en bénéficier.

Son ventre vide bougonna : cette fois encore, il était arrivé dans les temps au prix du sacrifice de son petit-déjeuner !

Obéron poussa la porte bleue " Amphi n°17 ", dévala les escaliers du seizième au premier rang et vint se placer, non sans discrétion, derrière le pupitre.

Un regard vers " ses " étudiants, à peine plus jeunes que lui, un autre vers le panneau de contrôle de l’éclairage de l’amphithéâtre. Quatre rangées d’interrupteurs non étiquetés et assortis de diodes rouges l’y attendaient.

Le panneau le toisa d’un regard torve de ses vingt yeux rouges. Son index s’avança avec hésitation vers la rangée supérieure de LED.

Cette fois je sens que je vais les épater, je vais essayer de ne pas me planter comme d’habitude et je vais tout allumer comme il faut.

Mais avant qu’il ne plonge les étudiants des trois derniers rangs dans le noir, une voix anonyme lança :

- Professeur Obéron !

Raphaël Obéron releva la tête et les sourcils.

La voix était celle de Wilfried Gutfrind.

- Est-ce que tu… euh… vous pouvez attendre un peu ? Tout le monde n’est pas encore arrivé.

- Les vacances… se sentit-il obligé de rajouter en voyant l’étonnement du professeur de neurologie fondamentale.

- Ah, oui, où avais-je la tête, les vacances de mi-semestre occasionnent souvent des embouteillages… au lit ! plaisanta Raphaël sans conviction. À propos de cours, et puisque tu es là, peux-tu me rappeler où l’on s’est arrêté avant les vacances, parce que c’est marrant, je ne saurais le dire !

Wilfried Gutfrind sembla un moment pris au dépourvu par cette question. Après quelques secondes d’hésitation, il répondit presque gêné :

- On a été interrompu au moment où vous entamiez le chapitre du locus coeruleus.

- Interrompu ? demanda Raphaël Obéron.

- Ben oui, la panne… ajouta rapidement Wilfried qui s’en retournait déjà à sa place avant que " C-6PO " ne lui demande encore quelque chose.

Ce dernier n’hésita pas à mettre cet étonnant oubli sur le compte de la fatigue et alluma le voyant " Conférence En Cours " à l’extérieur de l’amphi.

*

Après avoir balayé l’amphithéâtre du regard, le jeune professeur se réjouit de voir que son cours était suivi par un grand nombre d’étudiants.

- J’espère que vous vous êtes bien reposés pendant ces vacances de mi-semestre et que vous êtes prêts et prêtes à reprendre ce cours de neurologie fondamentale où nous l’avions laissé il y a deux semaines.

J’en vois certains qui, en ce jour de grâce… matinée, sont prêts à retourner se coucher aussi je m’empresse de vous rappeler que l’essentiel de mon cours est disponible entre autres support sur CD-ROM, intranet, extranet et supranet ! Il ne faut pas vous gêner, il est encore temps de ressortir de l’amphi !Surtout si vous êtes aussi fatigués que ce jeune homme qui dort au quatrième rang, allez vous recoucher ! Vous n’apprendrez rien de bon aujourd’hui !

C’est tout de même un comble de dormir pendant le cours sur la physiologie du sommeil !

Un éclat de rire général monta dans l’amphithéâtre et réveilla l’étudiant concerné qui se mit à rire comme tout le monde sans savoir que c’est de lui dont on riait.

Là où se dressait autrefois un tableau noir, s’élevait le fameux projecteur holographique, étincelant derrière sa vitre polarisée. Sa télécommande se trouvait sur le pupitre en dessous des micros. Plus ergonomique que le panneau de commande des éclairages, elle eut tôt fait d’attirer vers elle la main rassurée du jeune professeur. Un ronronnement électrique informa celui-ci que l’appareil s’était bien mis en marche.

Une fois le mini-disque aux couleurs d’opale avalé avec gloutonnerie par le lecteur du projecteur, une forme lumineuse apparut derrière la vitre polarisée. Elle prit lentement la forme d’un corps humain.

Des sifflements admiratifs se firent entendre dans le fond de l’amphi.

- Eh oui, notre rentrée se fera en beauté, ils se sont enfin décidés à remplacer l’ancien projecteur ! dit Obéron avec une pointe de gaieté.

- Pffiuu, siffla Sidney Chadwick vers son voisin, ça c’est un hologramme ! T’as vu ? On jurerait que c’est le prof lui-même qui s’est mis derrière la vitre !

Son voisin, encore plongé dans ses rêves, balbutia quelques mots que Sidney n’entendit pas dans le brouhaha qui s’élevait dans l’amphithéâtre.

L’homme holographique s’était maintenant mis à tourner lentement sur lui-même telle une antique statue d’Apollon exposée sur un socle rotatif.

Raphaël Obéron appuya sur l’écran tactile de l’ordinateur du pupitre et un zoom s’effectua sur la tête de " l’Apollon ".

Juste avant que celui-ci ne se présente de face, l’index du professeur effleura une seconde fois l’écran. Les tissus externes devinrent alors progressivement transparents. La peau disparut d’abord pour laisser apparaître les muscles, les os, les cartilages et les dents.

Enfin ceux-ci s’évanouirent à leur tour et le cerveau resplendit dans sa complexité merveilleuse, comme un bijou sur écrin rotatif.

Le tout continuait toujours de tourner quand le professeur déclara, plein de bonne humeur :

- Bon maintenant nous allons pouvoir commencer notre cours. Nous en étions restés à l’exploration fonctionnelle du locus coeruleus et au paragraphe de la biotechnologie des ultramicrosondes.

Ces sondes apparurent en même temps sur la projection holographique et sur la coupe sagittale de l’écran vidéo, traversant les divers organes du névraxe aux différents niveaux de transparence.

Cette abondance de moyens techniques permit à l’auditoire de " voir " où ces ultramicrosondes agissaient.

- Pour ceux qui voudraient en savoir plus, j’ai intégré les fiches techniques des ultramicrosondes dans mon CD. Enfin, je vous rappelle ce que l’on avait dit la fois dernière, c’est à dire que le locus coeruleus alpha commande l’atonie posturale et que son ablation chez le chat entraînait le fait que les mouvements du chat devenaient l’expression de ses rêves.

À ces mots, le Docteur R. Obéron balaya du regard ses notes dans l’écran tactile du pupitre. " Son ablation chez le chat " y figurait en rouge. Il le savait, cela signifiait qu’il existait dans son MCD, une illustration de l’expérience d’ablation du locus coeruleus chez le chat. Son index appuya sur " chat " et une icône portant le nom de Film_LCless_cat apparut dans la fenêtre Illustrations. Obéron hésita avant de " lâcher " l’icône susdite dans la fenêtre Projecteur_Central juxtaposée à la première.

N’avait-il rien oublié de dire avant de lancer cette projection sur l’écran vidéo central ? Son regard balaya à nouveau l’écran du pupitre.

La moitié gauche de l’écran du pupitre était occupée par une fenêtre contenant le texte de son cours. Deux petites flèches verticales, placées en bas de celui-ci, permettaient de faire défiler le texte vers le haut ou le bas. Les mots en gras renvoyaient à des articles détaillés inclus dans le CD et les mots en rouges signalaient la présence d’une illustration. En appuyant simplement sur un mot en gras, il faisait apparaître une nouvelle fenêtre dans laquelle s’inscrivait l’article correspondant. En appuyant sur le mot rouge, l’icône de l’illustration apparaissait dans la fenêtre Illustrations.

Dans l’autre moitié de l’écran tactile figuraient cinq petites fenêtres : Illustrations, Projecteur_Central, Projecteur_Holo, Écran 2, Écran 3.

Obéron se décida finalement à déplacer de son index l’icône Film_LCless_cat dans la fenêtre Projecteur_Central.

Les premières images digitalisées d’un vieux film 8 mm sur le chat sans locus défilèrent sur l’écran géant tandis que décroissait la luminosité dans l’amphi, laissant briller dans la pénombre la centaine d’écran des ordinateurs portables des étudiants.

Ravi par ce spectacle, Raphaël Obéron eut du mal à commenter la vidéo qui passait au-dessus de lui.

- Regardez bien l’attitude de ce chat qui dort. Ses mouvements sont l’expression de ses rêves. Voyez ici, on dirait bien qu’il rêve qu’il joue avec une souris.

- T’entends ça Franck ? chuchota Sidney Chadwick en se penchant vers son voisin. " Imagine que le chat rêve sur un toit qu’il saute sur une proie et sproutch ! Il s’écrase en bas ! "

- Mince ! Dis,… tu crois que c’est possible sur l’homme ?

- J’espère pas ! Sincèrement, t’aimerais que tout le monde voie ce que tu rêves ? Imagine que c’est un rêve érotique !

- Et un cauchemar ? Whaou !

- Chuuut ! lança une voix qui venait d’un rang au-dessus.

- Oh ! Sylvia tu sais ce que je te dis, hein ! ? Va voir à l’infini si j’y suis !

*

- Comme nous l’avons déjà vu ensemble, je n’insisterai pas longtemps sur le rôle du locus coeruleus dans la vigilance. Vous savez qu’en inhibant celui-ci, l’animal s’endort car…

Le professeur s’arrêta net. Quelques étudiants se retournèrent en suivant son regard des yeux.

- Apparemment certains d’entre-vous n’ont pas de locus coeruleus puisque non contents de dormir au début du cours, ils ont l’audace de n’être pas vigilants lorsque je parle !

Il s’adressa alors directement à Franck Leroux et Sidney Chadwick penchés l’un vers l’autre.

- J’espère ne pas vous froisser en vous rappelant que je suis là !

Sidney se racla la gorge en s’efforçant de disparaître au maximum derrière son voisin de devant.

- Je n’oserai insister davantage en vous recommandant de suivre ce cours sur CD-ROM chez vous et d’aller vous dégourdir au bâtiment E3 de loisirs ! Vous n’êtes pas ici au salon de thé !

Tandis que Sidney et Franck prenaient bonne note de la leçon, le professeur mit un peu d’ordre dans ses disques arc-en-ciel.

Le projecteur holographique montrait à présent l’image semi-transparente du bulbe rachidien.

Le professeur libéra la touche Pause et l’animation programmée continua de suivre ses instructions. Le locus coeruleus apparut au milieu d’autres noyaux du bulbe tandis que les contours translucides de la tête se dessinèrent autour d’eux. La coupe sagittale de celle-ci s’afficha sur la vidéo. Une tige rouge vif partit de l’extérieur de la nuque jusqu’à la forme verte aux contours peu distincts que l’on apercevait par transparence au milieu de bulbe rachidien.

- Ce que vous voyez ici en rouge, fit Obéron en déplaçant son doigt sur la tablette du pupitre (et par là même la flèche sur l’écran vidéo), est la représentation quelque peu grossière d’une nano-électrode type Corvalsky.

Il est apparu à la suite d’expériences, que cet organe, s’il était stimulé par nano-électrodes, pouvait rappeler des souvenirs lointains. Une stimulation de plus forte intensité pouvait même provoquer des hallucinations !

- Ben dis donc ! gloussa Franck, est-ce que tu te rends compte ? Imagine ! Pouvoir se souvenir d’événements anciens avec la même précision que le passé proche, ça c’est fort !

- Bof, si c’est pour me souvenir des taloches de mon beau-père, non-merci !

- Non, non, imagine qu’on puisse remonter jusqu’à sa naissance !

- Attends Franck, écoute plutôt ce qu’il dit !

-… Il existe aussi des drogues qui vont avoir le même effet central et vont rendre le patient dépendant de ses souvenirs.

*

Pendant une heure encore, la danse moderne des illustrations animées continua en bas de l’amphithéâtre.

Longtemps, le professeur Obéron s’était demandé s’il n’en faisait pas un peu trop. Mais clarté et efficacité étaient ses maîtres-mots. Ce n’était pas la fantaisie qui avait fait de lui un chorégraphe. Ce débordement d’illustrations était plus que nécessaire car pour bien comprendre la neurologie fondamentale, il était capital de voir exactement comment les éléments nerveux interagissaient. Rien ne valait donc mieux à son sens qu’un cours à 90 % visuel pour " voir " et " sentir " le degré de complexité des embranchements nerveux des noyaux gris centraux.

Bien sûr, il n’était pas vraiment à la pointe du progrès. Ces écrans vidéo et ce projecteur holographique avaient beau être neufs, ils étaient dépassés. Pour " sentir " les choses, comme le désirait tant Obéron, on pouvait avoir recours au gant de données et au casque vidéo interactif, voire même à la combinaison complète pour monde virtuel. Malheureusement cela représentait un prix que le campus refusait toujours de payer en dépit des nombreuses demandes du professeur.

Muni d’un cybercasque, comme le surnommaient les préadultes, n’importe quel individu pouvait se retrouver plongé virtuellement dans le cyberspace ou espace informatique, ce vaste réseau de structures conçues et n’existant que par l’ordinateur.

Lorsque la sonnerie de cristal retentit, le Dr Obéron conclut son chapitre en toute hâte et annonça que pour arranger son collègue de biophysique, il échangerait ses prochains cours avec lui. Il referma alors son agenda électronique, le rangea avec ses disques compacts dans sa poche de blouson. Puis, il sourit à qui voulut bien le regarder et lança amicalement au milieu des claquements de strapontins et d’ordinateurs refermés précipitamment :

- Voilà ! Je vous laisse, à jeudi !

Mais déjà la foule estudiantine remontait en bruit les escaliers en direction des sorties : l’estomac imposait sa loi !

Raphaël Obéron consulta sa montre.

Bon,… 12 h 37, l’heure d’aller déjeuner avec Franck et Gérald. Allons voir s’ils ne sont pas déjà sortis de leurs amphis.

Mais en poussant la porte, il vit que ces derniers l’attendaient en bavardant.

- Alors Raph ! T’en as mis du temps ! Tu veux nous affamer tous ! lui lança son collègue en ricanant.

- Gérald propose d’aller bouffer au snack du club. Moi, je pencherai pour le resto U4 et toi ?

- Snack, trancha Obéron en regardant ses amis dans les yeux.

- Snack !

Franck leva les yeux au ciel.

- Z’êtes chiant les mecs ! Toujours au snack !

- Allez en route, et cesse de faire ta mauvaise tête Franck ! J’ai des tas de choses de prévues pour cette après-midi.

- Oui, c’est ça, ne traînons pas ! Quand je donne mon cours sur le tractus digestif, ça me donne toujours très faim ! fit Gérald Lock en ouvrant joyeusement les portes du couloir qui donnait sur le hall nord-4.

*

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