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Premiers Doutes - Chapitre 17

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Chapitre 17 - Monde Blanc

17

Monde blanc

La quinzaine de personnes, qui étaient présentes à l’arrivée de Léa et Paul, appelaient cette zone " Le monde blanc ". Certaines étaient complètement terrorisées par le néant blanc qui les entouraient et d’autres submergeaient les premières de questions. L’une d’elles semblait folle, secouée d’un rire inextinguible. Son rire comme amplifié par un écho rendait la communication pénible.

Les quelques réponses qu’ils obtinrent frappèrent Paul et Léa. La plus surprenante fut qu’aucune de ces personnes ne semblaient venir de la forêt. Chacune venait apparemment d’un lieu différent !

Pour certaines, leur arrivée ici s’était passée comme pour Raph et Crys mais pour d’autres, apparemment très perturbés par cela, leur arrivée dans le monde blanc s’était opérée sans aucune raison à la suite d’une disparition progressive des objets autour d’eux. Comme si un Deus Ex Machina avait retiré comme au cinéma leurs décors par " fade-out ".

Ce détail frappa Obéron. Parce que cela ressemblait trop à ce qu’il avait vécu lorsque Crystaléa Lowen-Soissanth avait cassé l’illusion du Rêve Assisté par Ordinateur, il crut alors deviner enfin ce qu’était le monde blanc.

Ils étaient nécessairement quelque part entre un second monde virtuel et la véritable réalité !

Ce qui n’était qu’une hypothèse dans la grande forêt, était malheureusement la vérité : Terre 1997 était un monde virtuel pour Thagama 2074, qui à son tour était un monde virtuel pour ceux qui connaissait la véritable image du monde réel !

Leur situation n’avait pas pour autant de sens.

*

Paul essaya de rassurer Crystaléa. Elle était angoissée et perdue, il devait s’occuper d’elle comme elle s’était occupée de lui en croyant le ramener à la réalité.

La situation n’était pas si pénible pour Raphaël qui n’avait plus peur à présent.

Le fait que certaines personnes semblaient être là depuis très longtemps l’inquiéta plus sérieusement.

Il s’approcha des autres en prenant Crys contre lui et essaya de les interroger.

Certains ne connaissaient pas Thagama !

Ils leur demandèrent d’où ils venaient. Des noms des lieux qu’ils prononcèrent leur étaient inconnus.

Enfin, Obéron leur demanda avec appréhension : " Mais quel jour était-il au juste avant que vous n’arriviez ici ? "

- Jodi 9 Frior 2064, pourquoi ?

- Et moi, Fraydi Ouran 7 2053 !

- Quoi ? Moi, c’était le 8 Windi Primium 2070 !

À la lueur d’une mêlée de récits, Raphaël n’eut plus de doute sur la nature de leur situation. Cela signifiait bien que chacun venait donc d’un monde virtuel différent et qu’ils n’étaient pas dans une barrière d’aveuglement cérébral !

Crystaléa était désemparée. À son tour, elle réalisait que sa vie n’avait été qu’un RAO.

Seul Obéron qui avait déjà vécu un réveil semblable était à même de comprendre leur situation dramatique. Mais trop occupé par ses pensées et par Lowen, il ne fut pas le premier à remarquer les nouveaux changements qui s’opéraient autour d’eux.

Des sons curieux se firent entendre, confirmant s’il le fallait ce qu’Obéron avait pressenti : ils dormaient tous dans des lits de R.A.O. ayant un circuit électronique de contrôle commun et celui-ci ne semblait plus fonctionner !

Les bruits de crépitements, d’étincelles qui bourdonnaient dans leurs oreilles et surtout l’étrange sensation de sentir le plastique fondu confirmaient les appréhensions d’Obéron.

Les bruits cessèrent aussi soudainement qu’ils étaient venus. Quand l’une des autres victimes s’approcha de Raphaël avec une lenteur surprenante, il comprit que le temps n’avait pas de sens dans le " monde blanc ".

En effet, certains pensaient être là depuis très longtemps, mais en réalité, il ne devait pas s’être écoulé plus de quelques secondes entre la panne de R.A.O. et cet instant où un circuit de secours semblait prendre le relais. Des morceaux de réalité " essayaient " en effet de séparer les " habitants du monde blanc ".

Sans réfléchir, Paul Raphaël Obéron cria :

- Tenez-vous tous par la main, vite !

Trop tard, le monde blanc et ses habitants s’effaçaient tandis qu’un sommeil voluptueux s’emparait inexorablement de lui. Une autre réalité l’attendait.

*