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Premiers Doutes - Chapitre 22

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Chapitre 22 - La masqueuse de matrice

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La masqueuse de matrice

L’exploration apporta vite ses premières surprises : ayant décidé de diriger leurs pas dans la direction opposée à celle du self, Malcom Mu-Sharon et Raphaël Obéron étaient rapidement arrivés à l’extrémité de leur ancien couloir. Ce qu’ils découvrirent là, contrairement à ce qu’ils avaient vu jusqu’ici à chaque extrémité de rangée, leur apporta de nombreuses réponses.

Là même où partout ailleurs ils avaient vu ce que Raphaël désignait par " masqueuse de matrice ", se trouvait un monceau de câbles électriques multicolores et de cartes électroniques partiellement fondus. Voilà tout ce qu’il restait de " leur " masqueuse de matrice !

- Inutile de chercher plus loin, voilà la source de nos problèmes ! Notre machine à rêve a tout bonnement grillé !

- D’où notre réveil prématuré… compléta Obéron.

- Regarde ! Mon numéro de couchette figure sur ce fil fondu qui touche cette plaque qui porte " comme par hasard " le numéro de ta couchette !

- Si c’est bien une machine pour nous projeter dans la matrice, ce court-circuit explique alors le mélange de nos rêves !

Mu-Sharon se pencha en avant pour examiner mieux les entrailles de la machine déjà bien visibles à travers ses parois caramélisées.

- Tiens, tiens, très intéressant ! Regarde ! La plaque la plus abîmée était reliée à toutes ces miniplaques portant chacune un numéro de lit. Tout comme cette seconde plaque, un relais nul doute ! Seulement celle-ci n’est plus connectée avec les nôtres : les flammes du court-circuit de la première plaque ont dû faire fondre les fils qui nous reliaient à ce circuit de secours et dans le même temps cette nappe de fils venant de ma carte est alors entrée en contact avec ce composant sur ta carte.

- …et ont accidentellement connecté mon rêve au tien ! conclut Obéron. Voilà pourquoi nous sommes donc les seuls réveillés ! Le puzzle est presque complet à présent.

- En tout cas, si ce court-circuit explique pourquoi ton rêve a remplacé sans prévenir le film programmé dans " mon " cinéma sisens, il n’explique toujours pas notre présence ici et le but de tout cela.

- Ni pourquoi cette machine a sauté ainsi.

- Maintenant que nous savons cela, inutile de chercher à analyser les messages de nos inconscients dans nos rêves puisqu’ils sont mélangés !

- Alors que fait-on à présent ? demanda Obéron en levant les paumes vers le plafond. Réveille-t-on les autres ? Ils sont peut-être coincés dans des cauchemars ? Peut-être errent-ils dans le monde blanc ?

- Je ne crois pas. Tu oublies cette carte-relais.

J’ai plutôt envie de continuer à explorer les lieux. Allons voir par là !

- Pourquoi précisément par là ?

- Les couloirs ont l’air de former des carrés concentriques comme à la marelle et ces triangles au sol semblent tracer le chemin pour aller vers leur centre. Je suis curieux de savoir ce qu’il y a au milieu de cette pseudo-sépulture géante. Ensuite nous verrons bien !

- Entendu ! Mais que penses-tu y trouver ? Une sortie ?

- Pourquoi pas ?

- Ça n’est pas très logique ! La sortie de ce labyrinthe ne peut se trouver au centre mais sur la périphérie bien sûr ! Réfléchis !

- Non, toi réfléchis ! Il suffit que la sortie ne soit pas une porte mais un escalier, un ascenseur ou une trappe que sais-je !

- Un point pour toi Malcom ! reconnut Raphaël en emboîtant le pas derrière Malcom qui s’avançait vers l’inconnu en silence.

Après plusieurs minutes de marche, Malcom rompit le silence sépulcral. Il parla néanmoins à demi-voix, comme s’il ne voulait pas réveiller le nombre impressionnant de dormeurs.

- As-tu remarqué aussi ? Les carrés sont maintenant ouverts alternativement aux angles et aux médianes de leurs segments. Comme s’ils avaient voulu nous empêcher d’avoir une vue directe depuis la périphérie de ce qu’il y a que centre de ces carrés " d’armoires à dormeurs ".

- J’ai surtout l’impression que nous ne sommes plus très loin, les couloirs qui forment les segments de ces carrés concentriques sont de plus en plus courts. À chaque fois nous avons tourné à droite puis à gauche. Et c’est chaque fois de plus en plus tôt. Tiens-toi sur tes gardes, on ne sait jamais…

Malcom ne répondit pas, il venait d’entrer dans le carré suivant. Une surprise les y attendait.

*