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Premiers Doutes - Chapitre 23

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Chapitre 23 - Marelle

23

Marelle

Le dernier carré était tombé.

Et il n’y avait aucune sortie apparente en son centre.

Pourtant il n’était pas vide. Un dormeur l’occupait. Pas n’importe quel dormeur ! Celui-là était allongé dans un caisson d’une sorte différente. Il rappelait étrangement un lit mortuaire, fait d’un socle d’or aux nombreux boutons lumineux et recouvert d’un couvercle transparent dont partaient quatre câbles d’acier en direction de trous percés dans le plafond.

L’homme qui y dormait paraissait très jeune et ses poumons se levaient à peine perceptiblement toutes les trois-quatre minutes. Sa peau glabre comme celle de Malcom et de Raphaël luisait sous l’effet des néons incrustés dans les arêtes du couvercle.

On aurait dit un jeune pharaon dans son sarcophage de cristal, entouré de ses sujets pour une balade léthargique infinie.

Au-dessus de sa tête, un renflement suggérait la présence d’un canon à rêve plus sophistiqué que ceux des simples dormeurs.

Obéron tourna son regard tout autour de lui. Les quatre murs qui formait le " dernier carré " était comme partout remplis de couchettes mais ici plus espacées les unes des autres. Il n’y avait que trois dormeurs par côté. Ces dormeurs-là étaient vêtus de vestes à pans longs, boutonnées jusqu’à la ceinture. Leur proximité vis à vis du " tombeau " central et leur allure laissaient à penser qu’il s’agissait de personnes haut-placées dans la hiérarchie qui régissait leur société.

Les deux hommes se rapprochèrent du sarcophage de cristal.

Raphaël nota que le couvercle transparent n’était pas couvert de poussière. Quand il passa sa main dessus pour le vérifier, il prit une légère et étrange décharge électrostatique. Comme si l’énergie vitale de sa main avait un moment été aspirée par le dôme de verre.

- Il doit y avoir un dispositif antipoussière, ce n’est rien ! le rassura Malcom en voyant son ami se frotter la main.

- Tu y comprends quelque chose ?

- Je ne sais que penser. J’ai souvenir que des civilisations enterraient leur chef avec les prêtres qui avait officié à sa mort mais cet homme est vivant et je ne me sens pas l’âme d’un prêtre !

- Crois-tu vraiment que ce soit cela ? Nous sommes bien trop nombreux à dormir à ses côtés.

- En effet… Son lit est différent. Regarde ! Son canon à rêve s’actionne de l’intérieur !

- Alors ce serait lui le marchand de sable ?

- Pardon ?

- S’il a pu s’auto-endormir, il faut nous attendre à être les seuls réveillés ici ! C’est forcément lui qui a endormi le dernier des dormeurs de ce carré, après quoi il s’est donné le sommeil aussi.

- Je ne comprends vraiment pas le sens de tout ceci ! Eh ! Regarde ! Ce bouton a été brisé ! fit Malcom en faisant croustiller sous ses pieds des débris alors qu’il s’approchait de la face " boutonneuse " du socle.

- Rectification, quelqu’un a tiré dedans. Et la trace de brûlure qui entache le dôme ne peut signifier qu’une chose !

- Quelqu’un a survécu à son endormissement ! Mais qui ?

- Et surtout pourquoi, retour à la case départ !

- Pourquoi, mais c’est évidemment pour l’empêcher de se réveiller automatiquement à la date prévue ! Ce qui a été endommagé semble n’être qu’un compteur de temps, un réveil un peu trop sophistiqué à mon goût !

- Mais pourquoi l’empêcher de se réveiller ? Voilà ce que je voulais dire !

- Je ne peux répondre à cela, tu le sais. Je ne comprends qu’une chose : en le bloquant dans son sommeil, celui qui a fait ça - Mu-Sharon pointa l’index sur l’impact dans le socle - voulait que personne ici ne se réveille au moment voulu !

Si j’en crois les indications de ce cadrant miraculeusement intact, le réveil était programmé pour le 10 : 00 10/20/2375 et cet autre compteur indique 8 : 37 11/2/2492. Il marche encore, regarde ! Il affiche maintenant 8 : 38 11/2/2492 !

- Cela fait plus de cent cycles de trop !

- Ça représente un beau dérapage !

- Pas évident, n’oublie pas que nous ne connaissons pas la date de départ !

- Très juste ! Qui sait si ce n’était pas il y a mille cycles ?

- En tout cas, lui connaît la date de départ… Si au moins on savait comment le réveiller !

- Ce bouton peut-être ?

*

Dès que ses paupières furent ouvertes, Obéron nota que le jeune homme était extraordinairement alerte et lucide pour quelqu’un qui a dormi un paquet d’années. Il se redressa prestement, regarda les deux hommes et aussitôt après le temps affiché sur le cadrant. Sa stupeur devant le cadrant brisé effraya Raphaël.

- Mais que s’est-il passé Raphaël ? Qui a fait ça ? lui demanda-t-il vivement.

- Vous me connaissez ? !

- Aïe ! Ça commence mal, fit l’homme à demi-voix.

- Et moi ? Vous me connaissez aussi ?

- Bien sûr ! Je ne connais pas tout ceux qui dorment là mais vous oui ! Comment peut-on oublier des héros ?

- Héros ?

- Mais que faites-vous ici ? Que s’est-il passé ?

- En fait, pour être honnête, on espérait que vous nous le diriez, répliqua Mu-Sharon, qui semblait malgré tout heureux de voir une personne éveillée de plus.

- Il y a longtemps que vous êtes réveillés ? fit l’autre.

- Deux heures tout au plus. Qui peut dire, nous n’avons pas de montre !

- Y a-t-il d’autres personnes réveillées à part nous ?

- Pas à notre connaissance ! s’exclama Mu-Sharon.

- Alors tout n’est pas perdu ! fit gravement l’homme.

- Ça ira ? demanda Obéron voyant que le jeune homme essayait de se lever.

- Ça pourrait aller mieux. Mais vous, comment vous sentez-vous ? Et surtout comment se fait-il que vous soyez réveillés ? J’aurai dû être le premier à me réveiller, je ne comprends pas… Et qui a fait ça, hein ? Pourquoi ?

- Holà, holà, on se calme, tout ce qu’on a réussi à comprendre c’est que notre machine à dormir a explosé. Sans ça, je ne sais pas combien de temps encore vous seriez là dedans !

- Machine à dormir ? Explosion ? Oh mon dieu ! ne me dites pas que vous ne vous rappelez absolument plus de rien ? (Gaïa ! Raphaël parle presque comme un enfant, cette machine à rêve est vraisemblablement l’interconnecteur de subernation paradoxale, mais bon sang que s’est-il passé ?)

- Gagné ! sourit Obéron avec une malice anachronique.

- Rien sinon notre nom et quelques bribes de souvenirs. En fait, rien qui nous explique la raison de tout ce machin !

L’homme se leva finalement, regardant ses jambes avec circonspection, comme si elles risquaient de le lâcher.

- Allez-y, lui lança Malcom Mu-Sharon, c’est bon, elles vont vous soutenir !

L’autre paraissait s’en étonner mais force lui était de constater que Malcom avait raison. D’ailleurs, ses deux " héros " semblaient se porter parfaitement bien, alors pourquoi pas lui !

- Je crois que ça vous ferait un des plus grands biens de manger quelque chose. Nous en tout cas, c’est ce qu’on a fait aussitôt après nous être réveillés, suite à l’explosion de notre machine à rêve. Le résultat de ce repas fut étonnant !

- Je sais. C’est moi qui ait conçu la pyramide.

- La pyramide ?

- C’est le nom de ce lieu. C’est sa forme aussi.

Au fait puisque apparemment, la nourriture n’a pas fait l’effet escompté, il serait bon que je me présente : Jérémy Jahler. Quant à vous, vous êtes Malcom Mu-Sharon et Raphaël Obéron, mes sauveurs !

- Vous avez un rapport avec le professeur Jahler ? demanda ce dernier.

- Vous vous souvenez de lui ? fit très étonné l’autre Jahler.

- Seulement de son nom, il a été cité dans mon deuxième rêve.

- Ah, je vois ! Oui, en effet, je suis son fils. Vous vous souvenez d’autres choses ?

- Tout est confus, je me souviens de mes rêves ou de ma vie passée, je ne sais pas. En fait je ne sais quel crédit leur accorder sachant que notre machine à dormir nous a emmêlé nos rêves !

- Aïe ! Ne perdons pas de temps, les grandes explications suivront, il vous faut me conduire à vos couchettes au plus vite - Si vous pouvez !

Cette affaire d’explosion m’inquiète au plus haut point. Si ce que je crains est arrivé, il faut intervenir immédiatement.

- Ça va pas être facile, je n’ai qu’une vague idée d’où l’on vient ! trancha le dévoreur de Gork.

- J’ai mémorisé notre parcours, à tout hasard.

- Bravo ! Allons-y le temps joue peut-être contre nous.

Jahler se dirigea vers un tiroir profond d’un des quatre murs. Il en retira trois paires de chaussures très rudimentaires et les tendit vers Malcom et Raphaël qui les regardèrent avec étonnement. Elles étaient faites de semelles épaisses et étaient munies de sangles à l’avant et à l’arrière. Exactement le genre " patins à roulettes sans roulette " !

- Enfilez-ça sur vos chaussures ! leur ordonna Jahler sans autre explication.

Devant son silence, Mu-Sharon et Obéron s’exécutèrent.

- Patins à couplage-découplage électrostatique antirecul, leur indiqua-t-il finalement avec empressement. Avec ça, on y sera plus vite.

Jérémy glissa devant eux sur quatre mètres.

- Ça ne glisse que vers l’avant. Pour stopper, pivotez comme ça ! Vous allez voir, c’est facile !

La chute de Malcom sur Jérémy Jahler montra qu’il en était rien.

- Au fond, ça ressemble à du ski de fond sans bâton, remarqua Raphaël qui soudain réalisait qu’il n’aurait su dire d’où lui venait ce souvenir.

*

Le jeune Jahler souffla sur la carte carbonisée et murmura quelque chose que ni Obéron, qui était pourtant proche de lui, ni Mu-Sharon qui, plus loin, se frottait le coude meurtri de tant de chocs contre les murs, n’entendirent.

- Cette réparation provisoire devrait suffire, annonça-t-il en s’époussetant les mains. Heureusement cette panne n’a apparemment pas eu de conséquences dramatiques. Le seul point qui m’ennuie c’est votre état psychique.

- L’amnésie ?

Jahler hocha de la tête. Pas seulement, hélas.

- Venez, je dois vous expliquer bien des choses et le mieux pour moi serait de le faire devant quelque chose de chaud.

- Ça ira Malcom ? Vous croyez que vous pourrez vous remettre en route là-dessus ?

- Plus question ! Je vous suivrai à pied !

- Mais on risque de vous perdre !

- Aucune chance, s’il s’agit de me rendre au snack, comptez sur moi pour vous y retrouver !

*

Jérémy s’était choisi un plat qui ne disait vraiment rien à Malcom dont pourtant l’appétit ne reculait devant rien.

- D’après vos récits et ce que j’ai constaté dans votre interconnecteur de subernation paradoxale, vos rêves de vie ont été partiellement mélangés à un moment assez avancé de leur déroulement. Les compteurs de vie rêvée indiquaient 98 %.

- Et en clair ?

- Pardon… s’excusa-t-il confus. Il faut dire que je ne sais par où commencer.

- Par le début, peut-être ? lui sourit Mu-Sharon.

- Tous ces gens que vous voyez ici appartiennent au peuple de Jaazlée. Jaazlée est le continent central de Thagama, la planète où nous sommes. C’était aussi une nation fière de sa culture et de son pays.

Il y a maintenant plus de quatre cents cycles, cette nation vivait en paix avec ses voisines, Gendjaal et Hypsopus mais une guerre horrible éclata et ses voisins l’attaquèrent avec barbarie. Après des mois de combats, jugeant que cela ne pouvait plus durer, les chefs de la nation Jaazlénienne réunis en conseil de " sages ", décidèrent de poser un ultimatum à ces ennemis. Si le cessez-le-feu n’avait pas lieu et si les prisonniers jaazléniens n’étaient pas libérés avant une décade, ils déclencheraient la bombe N-ANL la plus puissante que jamais ce secteur de galaxie n’avait eu.

Jahler déglutit péniblement.

- Inutile de vous dire qu’à la fin de l’ultimatum rien de cela ne fut fait. L’horreur des combats avait même été poussée jusqu’à son maximum ! Les gendjaaliens et les hypsopusiens ne comprirent jamais que cet ultimatum n’avait rien d’un bluff.

La nation jaazlénienne avait prévu depuis le début de la guerre un plan destiné à la préserver en cas d’utilisation de bombe N-ANL.

Ce plan, que je connais bien pour en être l’un des auteurs, reposait sur des abris très particuliers dans lesquels toute la population jaazlénienne libre était prête à se réfugier en cas d’alerte en un délai extraordinairement bref.

Nous sommes au sein de l’un de ces abris. Il en existait deux autres.

Voilà environ quatre siècles que nous dormons ici, dans cet abri antiatomique à cent mètres sous terre. Sa forme pyramidale lui vaut le nom de pyramide de vie. (Je n’aime pas ce nom.)

Ah, voilà donc les pyramides de vie dont me parlait Crystaléa dans ses lettres !

- Cela ne doit rien évoquer chez vous mais je vais y remédier, faites moi confiance !

Il enfourna une bouchée de biscuit violet et poursuivit.

- Comment avons-nous pu résister à cette bombe et dormir aussi longtemps ?

- La subernation. C’est elle qui nous a sauvés de la bombe ! Comme seules les plantes pouvaient résister à notre bombe, nous avons génétiquement transformé les jaazléniens pour qu’ils lui résistent. Nous avons créé des arches de Noé pour faire renaître plus tard tout l’écosystème thagaméen.

- J’ai du mal à croire à tout cela.

- Et pourtant c’est la stricte vérité, Malcom ! Notre pyramide contient tous les génomes des animaux et plantes de l’écosystème Thagaméen. Lorsque nous serons prêts, notre écosystème reverra la lumière des Éluars, nos soleils.

- Mais l’homme ne peut vivre quatre siècles, et encore moins dormir si longtemps !

- Bien sûr que si, et cela grâce à la subernation qui nous a transformés. Nous sommes restés, si l’on peut dire, à l’état végétatif pendant tout ce temps !

- Mais pourquoi si longtemps ? Les gendjaaliens et les hypsopusiens morts, la paix régnait sur Thagama, remarqua Malcom, qui piocha à nouveau dans le plateau au centre de la table, comme lui avait conseillé Jahler en raison de la vertu de cette nourriture.

- Trois siècles étaient nécessaires pour faire disparaître les effets de notre bombe maudite, et nous ne voulions pas devenir un peuple de fourmis aussi avons-nous choisi l’hibernation à l’état végétatif couplé à des appareils d’entretien mémoriels.

- Les canons à rêves ?

- Oui, Raphaël, tu devines juste. Assistés par ordinateur, nous avons rêvé nos vies passées, de notre enfance à l’entrée dans le tunnel, et cela en boucles régulières. Mes rêves-souvenirs n’ont pas été interrompus par une panne aussi ma mémoire est-elle intacte. En ce qui concerne la vôtre, rien n’est définitif. Nous avons pensé à des cas comme le vôtre. En fait c’est grâce à vous, Raphaël, si ces rangées de lits sont dotées d’un arsenal technologique qui peut en cas d’amnésie remettre en place vos souvenirs.

- Les modules-mémoires, n’est-ce pas ?

- Je vois, Raphaël, que les hypermnésiants incorporés à la nourriture commencent enfin à agir !

- Recouvrir sa mémoire par petits bouts est un phénomène vraiment curieux, je vous envie Jérémy !

- Comment se fait-il que vous ayez gardé nos modules-mémoires, n’aviez-vous pas confiance dans ces machines ? s’enquit Mu-Sharon.

- Il faut tout prévoir ! La certitude scientifique est toujours dangereuse ! répondit Obéron dont l’esprit avait gagné en vivacité depuis leur second repas.

- Paul-Raphaël avait imaginé avec mon père, que l’entretien mémoriel puisse déraper pour certains d’entre-nous, alors nous avons placé dans chaque pyramide de quoi utiliser les modules-mémoires de secours. Et par ailleurs qu’est ce que ça nous coûtait de placer un tiroir étanche de conservation pour module-mémoire sous chaque couchette ?

- Un détail m’échappe néanmoins : comment se fait-il que lorsque nous avons déclenché ton réveil, ton entretien mémoriel n’a pas été stoppé ?

- En fait, Malcom, la chance a voulu que vous arriviez à 95 % de mon ressassement mnémotechnique. Le dispositif d’urgence que vous avez enclenché a simplement accéléré le défilement de mes souvenirs et comme il ne restait que 5% à voir, vous n’avez presque pas attendu.

Malcom Mu-Sharon acquiesça d’un sourire et respira profondément.

- Normalement, les vitesses de ressassement mnémotechnique ont été calculées de telles sortes que périodiquement tous les dormeurs d’un carré soit en phase de réveil et ce malgré leur différence d’âge.

- Raphaël me soutenait tout à l’heure que nous étions rangés par famille ou lien affectif, vrai ?

Obéron hocha de la tête.

- Tu avais malheureusement tort. Pour des raisons d’efficacité, cela n’était pas possible. Pour remplir la pyramide et l’enclencher au plus vite avant l’explosion de la bombe, il fallait nous ranger selon un numéro attribué des décades à l’avance. On a essayé de ne pas séparer les familles mais ce ne fut pas ton cas, ta femme est ailleurs, dans cette pyramide mais dans un autre carré.

- Ma femme ?

- Crystaléa Lowen-Soissanth est ta femme, je pensais que tu l’avais compris.

Le visage de Paul-Raphaël Obéron était mêlé de joie et de stupeur.

Jérémy lui sourit et se leva.

- Je veux la voir, bredouilla-t-il enfin.

- Ah, tout de même ! J’attendais ce signe depuis longtemps. Si ta mémoire est rompue, ton coeur va bien je crois.

- Tu parles trop, emmène-nous vers elle !

- Doucement, Paul ! Malcom serait peut-être heureux d’apprendre que sa femme dort aux côtés de Léa !

- Nom d’un Gork sans poil, que n’attendais-tu pour me le dire, s’écria Mu-Sharon en chaussant avec empressement ses patins à couplage-découplage électrostatique antirecul !

*