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Premiers Doutes - Chapitre 28

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Chapitre 28 - Athala

28

Athala

Le néant encore, rempli de bulles de souvenirs qui allaient éclater en surface de conscience. L’esprit d’Obéron pétillait de souvenirs qui ne demandaient qu’à revivre. L’un d’eux plus " agile " parvint à ses fins.

‘pliop’ !

- Quand partons-nous ?

- Dans une heure standard. Préparez-vous, prenez toutes vos affaires nous ne devons rien laisser à l’ennemi.

- Eh ! Paul ! Ça ira ?

Ah, que sa voix est réconfortante… mais elle ne devrait pas être si maternelle avec moi, jugea Obéron.

- Ça ira, ne vous en faites pas, maintenant je sais quelles sont mes affaires et où je les ai laissées ! lui sourit-il avant de tourner les talons vers le sas de la tente aux couleurs tristes.

Dehors un soleil resplendissant lui réchauffa le front. Un vif sentiment de soulagement parcourut son corps. C’était bon de revoir le vrai soleil.

Un fût plein d’eau avec une louche accrochée à son bord se dressait là près de lui. Sans hésiter il se plongea la tête dedans sans se soucier de sa fraîche température et se releva aussitôt après, dégoulinant mais à nouveau lui-même comme par un tour de passe-passe. Ses cheveux mouillés plaqués en arrière changeait complètement son allure et le faisait paraître plus dur.

*

Assis sur son sac à dos, Paul observait les allées et venues des soldats. De toute évidence, le convoi partirait à l’heure prévue.

Le " nettoyage de la zone " avait pris l’essentiel de l’heure standard accordée à la levée du camp. Les hommes et les femmes de la troupe avaient été prêts à partir dans le quart d’heure qui avait suivi l’ordre de départ. Leur détermination n’avait aucune pareille !

Paul se sentit fier d’appartenir à la nation jaazlénienne et son émerveillement devant l’efficacité de la troupe s’accrut d’avantage lorsque celle-ci se mit à l’oeuvre pour débarrasser la zone de tout trace de leur passage. Quand cela fut fait, trois femmes et un homme portant des besaces en ceinture se placèrent en carré au centre de l’ex-campement et semèrent tout autour d’eux des sortes de gélules qu’ils prenaient dans leurs sacs.

Le reste des guérilleros jaazléniens se rassemblèrent auprès des sacs à dos qu’ils enfilèrent. Paul les imita.

Les quatre semeurs s’armèrent de vaporisateurs dorsaux et aspergèrent entièrement le campement en partant de l’extrémité opposée au groupe pour les rejoindre progressivement. Alors qu’ils démontaient leurs vaporisateurs, Paul comprit ce qu’ils venaient de faire : sa mémoire fraîchement restaurée lui rappela à cet instant combien les jaazléniens étaient doués en génétique. Ces gélules étaient concentrées en graines génétiquement manipulées de telle sorte qu’elles germeraient dès leur mise en contact avec un certain produit. Ces graines étaient issues de plantes sélectionnées pour leur croissance spectaculaire. On les trouvait à l’état naturel dans un désert de Jaazlénia, le désert de Morok, où une seule pluie par an faisait jaillir du sol pour quelques jours des plantes fantastiques.

L’effet de la vaporisation du produit sur les graines ne fut pas long à observer : au pied de Paul, une gélule éclata d’un joli " pliop " et répandit une poudre grossière dense et colorée.

L’extrémité de la zone arrosée en premier avait émis un chant de " pliop " qui ne pas longtemps séparé de bruits végétaux incroyables. Paul avait dû mal à croire ce qu’il voyait pourtant quand le convoi se mit en marche, la zone arrosée en premier comptait déjà d’innombrables petites pousses végétales grandissant à vue d’oeil tel un champ de " haricots magiques ".

Nul doute que dans l’heure qui suivrait il serait impossible de trouver quelque indice sur le nombre de guerriers passés par là et le temps écoulé depuis leur départ. Rien donc ne semblait pouvoir inquiéter la troupe dans sa fuite vers Athala, quand bien même des guendjaaliens réussiraient à remonter les traces de Crystaléa et Raphaël jusque là.

*

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