premiersdoutes-chapitre32

Premiers Doutes - Chapitre 32

Accueil - Sommaire - Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59

Chapitre 32 - Holo-Utopia

32

Holo-utopia

Le carré central de la pyramide avait été modifié pour les circonstances. Un projecteur holographique occupait son centre, reposant sur une sorte de table qui enjambait le sarcophage de cristal de Jahler.

Les privilégiés qui avaient pu se frayer un chemin jusque-là assistèrent à un spectacle de toute beauté. Telle était du moins l’avis du Commandant Obéron.

Les sages du " grand carré " allaient s’unir par ordinateur et concevoir les plans de la nouvelle civilisation en temps réel, l’image de la cité zéro allait naître devant les quelques jaazléniens présent et devant tous les autres via écran interposé.

Conscients d’être " dans l’ordinateur ", ceux-ci allaient élaborer des plans à une vitesse fulgurante, l’ordinateur leur apportant multiples symbio-facilités informatiques de conception et ralentissement subjectif du temps.

On allait assister à la simulation de la naissance " d’Utopia ", la nouvelle ville Jaazlénienne, longtemps appelée Germina.

La simulation n’était pas qu’architecturale, elle serait aussi psychosociologique car elle prendrait en compte les simulations sociales, démographiques et psychologiques.

*

Le principe d’une ville en toile d’araignée se dégagea rapidement des multiples projets qui naissaient à chaque seconde comme des fleurs de givre à vitesse accélerée. L’hologramme d’Utopia dessina des cercles concentrés autour de la pointe émergeante de la pyramide. Symboliques en premier lieu, ils se divisèrent la future ville en secteurs d’activité. Le premier cercle était spirituel, le second recherche, le troisième production, le quatrième habitation. Au bout de quelques minutes seulement, des jours sans doute pour les sages, la construction d’Utopia fut simulée. Des milliers petits hologrammes d’hommes s’activèrent à construire comme des fourmis les fondements de la ville, les bâtiments, et voilà que les rues fourmillaient déjà de nombreux hologrammes de véhicules : la ville avait deux ans d’existence et les psycho-sociologues la testaient.

Une hypothèse de départ fut annulée et un secteur disparut, remplacé rapidement par un nouveau presque identique à quelques détails près.

Ce spectacle dura toute la nuit et les sages ne sortirent de leur étonnante symbiose que le lendemain matin. Ils trouvèrent la salle centrale presque déserte. Quelques courageux avaient fait une nuit blanche, d’autres s’étaient endormis là.

Obéron et Crystaléa n’étaient pas là et cela n’étonna pas Jérémy dont la faim était à son comble. Même Malcom Mu-Sharon aurait calé devant le plateau que son ami se commanda à la cafétéria automatique.

*

- Bien dormi, ma chérie ?

- Hum-hum ! acquiesça Crystaléa Lowen-Soissanth-Obéron. J’ai connu beaucoup d’endroits plus romantiques pour passer une seconde lune de miel que ces couchettes de navette intercontinentale mais au fond rien n’aurait pu gâcher le plaisir que j’ai eu à te retrouver, (Oh ! mon Cher Ami). J’aurais été n’importe où dans cette pyramide pour me retrouver enfin seule avec toi !

- Grand univers, comme je t’aime !

- Je t’aime aussi, mon grand séducteur !

Crystaléa se laissa glisser du bord de la couchette, ouvrit le sas de la navette en petite tenue et se retrouva face au millier d’appareils et d’engins dont regorgeait l’étage " Machines " de la Pyramide.

- Franchement, j’ai hâte que nous ayons une maison à nous. Dormir en bas seule ou avec toi en cachette dans cette navette inconfortable ne me satisfait guère.

- Patience, mon Timour, tu vas l’avoir ta maison, les sages te la fabrique en ce moment.

- En pensée, mon chéri, rien qu’en pensée…

- Et demain brique par brique !

- Brique par brique ?

- Une brique c’est, euh, une sorte de taquiff rouge qu’on utilisait autrefois pour la construction des maisons terriennes.

- Ah !

Obéron embrassa son épouse. Rien ne valait en effet un doux baiser pour effacer les plis de la peau entre ses sourcils qui l’enlaidissaient momentanément.

*