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Premiers Doutes - Chapitre 36

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Chapitre 36 - Balade, Ballade...

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Balade, Ballade…

Crystaléa avait mal dormi la nuit passée. Son corps gémissait mais elle ne comprenait pas ce qu’il lui disait. Le premier été arrivait mais il faisait encore frais et la brise matinale pénétrait par tous les trous de son manteau alors qu’elle fit ses premiers pas sur la coursive toute neuve qu’on avait fabriqué sur les bords du cercle d’habitation. De là, elle dominait la forêt immense qui s’étendait au nord de la pyramide. Des bruits parvinrent à ses oreilles et lui rappelèrent que les travaux continuaient. Utopia n’était qu’un embryon et chaque jour qui passait, une nouvelle cellule, une nouvelle fonction prenaient vie.

Le vent n’était pas désagréable. Frais, certes, mais il apportait à Crys des sons et des odeurs qui la réconfortaient sur l’avenir des rescapés. Elle se sentait enfin revivre, après ce long séjour au sein de la pyramide, elle qui avait cru vivre dans un monde réel pendant si longtemps ! Dire que le chronographe leur avait indiqué qu’ils avaient dormi plus de quatre siècles, c’était bien plus qu’ils n’avaient demandé à la machine.

Alors que ses jambes l’avaient amené loin de " chez elle ", elle se sentit gagnée par une sorte de tristesse et en chercha la raison. Ce n’est qu’en prêtant attentivement l’oreille qu’elle en découvrit l’essence.

Tout au début elle n’avait rien entendu, c’était bien trop faible pour être perçu par sa conscience. Seulement son inconscient, lui, l’avait perçu, cet air de flûte mélancolique porté par le vent. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de l’endroit d’où il venait, Crystaléa sentait de la nostalgie jaillir de cette mélodie comme d’une fontaine.

Celui qui jouait de la flûte en ce matin de kroïl 2492 y mettait beaucoup de lui-même et Crys était curieuse de savoir qui pouvait être ce mystérieux joueur de flûte.

Plus elle avançait et plus l’atmosphère était humide. La forêt sur sa droite abritait une cascade lui avait-on appris, sans doute en était-ce la cause. La coursive allait obliquer à gauche suivant l’architecture compliquée des bâtiments résidentiels lorsqu’elle aperçut un escalier qui descendait vers la forêt.

Léa s’arrêta face aux premières marches et tendit l’oreille. La musique venait effectivement de cette direction et Lowen-Soissanth choisit de s’aventurer par là.

C’est dans l’eau calme et non pas l’eau courante qu’on peut voir sa propre image. Seul l’homme serein peut dispenser le calme autour de lui.

Laotse.

*