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Premiers Doutes - Chapitre 43

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Chapitre 43 - Galerie A64 ou A63 ?

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Galerie A64 ou A63 ?

Leur couloir déboucha sur un petit hall. Crystaléa respira profondément. Depuis leur départ des quartiers Thêta, son angoisse d’affronter le vide de l’espace s’était intensifiée. Sa confiance en elle avait ainsi décliné au point qu’elle franchit le seuil du hall comme quelqu’un qui s’attend à voir surgir un ignoble monstre de nulle part.

- Voilà donc ce fameux carrefour d’où partent les galeries A63 et A64, pensa-t-elle en visualisant mentalement les plans que leur avait montré Hélèna, l’Orige.

Tout comme tous les couloirs du Nexus IV, elles étaient couvertes de plaques de métal.

Raphaël se planta entre les deux galeries.

- Laquelle a-t-elle dit de prendre déjà ?

Crystaléa parut un peu surpris par sa question.

- Tu ne le sais pas ?

- Maintenant qu’on est là, je m’aperçois que non. J’avais retenu qu’il y avait une galerie A quelque chose et une B quelque chose. J’ai dû confondre…

Il se mordit la lèvre inférieure avec une expression de naïveté déconcertante. Et comme pour éviter le regard agacé de sa compagne, il se pencha pour sonder du regard la galerie A64 sur sa droite.

Elle semblait remonter en pente douce vers la surface lointaine. Les appliques électriques étaient plus espacées que dans les couloirs qu’ils avaient parcourus. Les murs ne portaient aucune inscription ni aucune flèche.

Le sol des deux galeries témoignait qu’aucun individu n’était passé par là depuis longtemps, une épaisse couche de poussière s’y était déposée avec les années. Crystaléa fit quelques pas dans la poussière de la galerie A63 tandis que Raphaël s’avançait dans l’autre galerie. Sa voix résonna avec une sonorité métallique marquée dans la galerie et le petit hall lorsqu’elle s’adressa à lui :

- Par ici, c’est de la poussière à perte de vue ! Et toi,…de ton côté ?

- Ici aussi, naturellement ! Les Origes ne sont guère aventureux, à ce que j’ai compris !

Raphaël revint sur ses pas.

- On dirait que la A63 remonte moins vite que la A64. À moins que ce ne soit qu’une illusion d’optique… Si j’ai bien suivi les explications du major Morell, le sas d’appontement médian se trouve sur la face supérieure du Nexus. Il nous faut donc monter le plus possible.

Obéron sortit de sa poche un petit appareil ressemblant vaguement à une calculatrice scientifique à écran carré. Il tapota dessus puis sur le côté sans conviction.

- Rien à faire, son plan électronique portable nous a définitivement lâché. Pas moyen de savoir quelle est la bonne galerie.

Dommage que ce vaisseau intersidéral (cet adjectif le fit sourit car il avait associé ce genre de vocabulaire sur TERRE 1997 aux films S.F. de série Z) mérite bien son qualificatif de géant ! Il est bien à l’échelle des ambitions de ces créateurs…

- Qu’importe ! Que le hasard guide bien nos pas ! lança Lowen avec un pâle sourire.

- En avant ! fit Raphaël Obéron en s’avançant dans la galerie A64.

*

Après avoir soulevé des tonnes de poussière, dans l’alternance lumière-pénombre due à l’espacement de plus en plus important des appliques, Léa et Raph atteignirent une porte de sas à coins arrondis.

Une bonne heure s’était écoulée depuis qu’il avait quitté le petit hall et choisi la galerie A64. Léa respira profondément comme à chaque fois qu’elle sentait se déverser en elle un flot de crainte. Un nuage de buée fila dans l’air froid de la galerie.

- Et bien, nous y voilà ! souffla-t-elle simplement.

Raphaël ne répondit pas, il cherchait visiblement quelque chose dans la pénombre. Il se tourna vers Crystaléa, debout sous l’applique cassée.

- Essaye de trouver comment ce sas s’ouvre, s’il te plaît !

- C’est idiot, Ken Gins aurait pu nous filer une torche électrique, quand même ! On ne voit rien du tout !

- Ah ! exulta Obéron, je crois que j’ai trouvé !

… J’espère que le major Morell a raison à propos des combinaisons spatiales…

…. J’y vais ? demanda-t-il en regardant sa compagne.

Elle hocha de la tête en essayant de sourire.

Obéron prit la main de Léa et ils tirèrent ensemble sur la manette d’ouverture. La serrure électromagnétique relâcha sa tension et la porte glissa sur le côté, dans l’intérieur de la paroi du sas. Un violent appel d’air humide s’engouffra dans le sas et l’équilibre de pression revint aussitôt.

Raphaël enjamba l’ouverture et constata avec surprise la simplicité du sas proprement dit. De l’autre côté, cinq combinaisons et du matériel les attendaient depuis des siècles, arrimés aux parois à quelques mètres de la seconde porte. Obéron trouva ridicule la taille du hublot dont elle était dotée.

*